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Développement et tirage d'un portrait

 

Comment développer un portrait?

Par Jean Turco

 


Développement du film
Le tirage papier


DÉVELOPPEMENT DU FILM

La prise de vue étant effectuée vous avez réalisé une bonne moitié du travail car il va falloir maintenant passer l'image sur papier et cette phase est aussi importante que la prise de vue.

Sans aller jusqu'au Zone System mis au point par Ansel ADAMS pour optimiser les performances du couple négatif tirage et dont nous parlerons plus tard vous pouvez déjà vous faire une idée du contraste de votre image. Si l'écart d'exposition des deux faces du visage ne dépasse pas un diaphragme, vous allez pouvoir développer gentiment votre film en vous basant sur les données du fabriquant.
Certaines chimies ont des caractéristiques qui les rendent plus adaptées à un type de film ou de conditions de prise de vue, mais pour le moment, il n'est pas utile de faire un chapitre sur ce sujet car pour les prises de vues en studio les films et chimies standard sont tout à fait appropriées
Prenez donc le révélateur conseillé pour le film que vous avez utilisé et développez selon la température et le temps indiqué.

Révéler l'image

Developpement et tirage par Jean TurcoJ'utilise personnellement, car j'ai la chance d'avoir des flashs assez puissant qui me le permettent, du film 25 iso AGFAPAN APX 25 que je développe pendant 4 minutes à 24 degrés dans du RODINAL dilué 1+ 25. L'avantage de ce révélateur c'est qu'il s'agit d'un bain perdu et qu'il est ainsi possible de recréer exactement des conditions de développement puisque l'on utilise toujours de la chimie neuve. (Pour adapter température et durée du développement il suffit de lire la notice et les diagrammes qui se trouvent dans les boites, facile non !?)

Si vous n'avez pas de matériel pour maintenir la température des chimies développez à 20 degrés, c'est un petit peu plus long, pas trop, mais c'est plus facile à réaliser. Par exemple, pour mon film APX 25, celui qui me reste de l'important stock que j'avais constitué, exposé avec un contraste moyen cela donne :
4 minutes à 24°
5 minutes à 22°
6 minutes à 20°
7 minutes à 18°
Il est possible, en fonction du contraste du sujet de jouer sur ces durées. On réduit ou augmente temps et contraste en même temps.
Un point important est l'agitation de la cuve pendant ce temps et il importe de la réaliser avec méthode et rigueur car c'est le seul moyen d'obtenir des résultats reproductibles.
Lorsque je développe en cuve qu'il s'agisse de films en rouleaux ou de plan-films, j'agite le film pendant toute la première minute puis 10 secondes après le top de chaque minute supplémentaire. La première agitation est importante puisqu'elle permet d'éviter qu'une bulle d'air colle au film et empêche ainsi le contact du révélateur avec le négatif.

Fixer l'image

Je n'utilise pas de bain d'arrêt. Je ne l'ai jamais fait et m'en porte assez bien, mieux sans doute que les fabriquants de ce produit qui me semble superflu.
Je rince le film a deux reprises après le révélateur et si l' eau est encore colorée, je rince un troisième fois en prenant garde de ne pas provoquer un choc thermique au rinçage. L'idéal étant que l'eau soit à la température des bains.
Ce choc thermique provoque une réticulation dont l'effet artistique peut être exploité mais il est difficilement contrôlable et il s'agit alors plus de chance que de technique.
Je fixe ensuite dans un fixateur Ilford que je conserve ensuite pour le traitement du papier.
Après la durée conseillée pour le fixage je lave alors le film à grande eau , tempérée, pendant une dizaine de minutes puis, avant de sortir le film de l'eau j'ajoute quelques gouttes du produit vaisselle' que je récupère dans la cuisine. Il est bien sur possible d'utiliser un agent mouillant, le résultat est absolument identique mais le produit est une bonne centaine de fois plus cher.

Séchage

Une des phase les plus importantes du développement est alors mise en oeuvre, il s'agit du séchage, c'est en effet maintenant que votre film va rester parfaitement propre ou se garnir de poussières diverses qui vont le transformer en véritable casse tête lors du tirage. (En général les plus gros fils de poussière s'attaquent précisément au cliché qui vous semble le meilleur)
A sa sortie de cuve j'essore le film entre l'index et le majeur que jrai préalablement trempé dans la dernière eau de lavage, celle d'où sort le film et qui est adoucie par le produit vaisselle puis je le pends dans une armoire de séchage mais à défaut de cette armoire, lorsqu'elle est pleine par exemple, je le pends avec un résultat identique dans une pièce, loin des bouches d'aération qui génèrent un courant d'air, dont je ferme la porte et interdit l'entrée.
Si vous habitez une chambre de bonne et que vous ne possédez pas d'armoire de séchage, ça arrive et vous n'êtes pas le seul, évitez de secouer couette ou couvertures après avoir mis les films à sécher ou, mieux, confectionnez une mini armoire de fortune de la manière suivante :

Développement et tirage - Jean Turco

Prenez un tube en pvc de 10 a 15 centimetres de diamètre, long d'environ 1 mètre 80 , s'il a été entreposé ouvert, passez un coup d'eau à l'intérieur puis posez le bien droit dans une coupelle ou une assiette car un peu d'eau va couler du film, puis glissez à l'intérieur en le maintenant tendu votre film dont vous aurez fixé l'extrémité sur un bout de bois d'un centimètre plus court que le diamètre du tube, un morceau de crayon à papier par exemple, et qui sera alourdi par ce que vous voudrez, pinces à film, à linge etc.. Opérez de la même manière pour le haut mais cette fois avec un bois plus large que le tube ou un morceau de fil de fer, cintre à vêtement etc.., recouvrez le tout d'un simple tissu et attendez que cela sèche. Ce sera plus long mais tout aussi efficace. (voir plan).

 


Une fois le film sec, ne le laissez pas pendre inutilement, coupez le immédiatement en bandes de la longueur désirée, suivant le format, et rangez le avec soin soit dans des poches cristal soit dans des feuilles de papier pliées, l'important étant que les négatifs ne soient pas en contact l'un avec l'autre. Je n'aime pas trop les pochettes en plastique qui permettent de faire des contacts directs. Il faut reconnaître qu' elles sont pratiques mais aussi remarquer qu'elles sont anormalement coûteuses.

LE TIRAGE PAPIER

A ce stade où le film est, a priori, correctement développé il ne reste plus qu'a sélectionner celui ou ceux des négatifs qui vont être tirés. Le plus pratique pour effectuer cette sélection est la planche contact, c'est-à-dire un tirage sur papier des bandes de négatifs.

Planche Contact

Ce tirage est réalisé grâce à une tireuse ou sous l'agrandisseur dont le passe-vue aura été enlevé. Vous le réglerez pour qu'il éclaire une zone d'environ 30 x 40 cm et afficherez un temps de pose moyen.
Utilisez une feuille 21x 29.7 ou 24x30 de gradation "normal" ou le filtre mutilgrade n° 2 , posez-la sur le plateau et rangez les bandes de négatif sur cette feuille, face émulsion contre la feuille. Recouvrez le tout d'un morceau de vitre achetée chez le vitrier du coin ou provenant d'un sous-verre, non traité anti-reflets que vous aurez acheté une vingtaine de francs dans la solderie la plus proche ou votre supermarché préféré.

Nota-Bene : Vous pouvez aussi acheter un appareil destiné à faire ces planches contact; il comporte des rails transparents dans lesquels on glisse les films, de la mousse pour poser le papier, un clip pour le maintenir, une boite pour le ranger etc. Sachez cependant que cet accessoire n'est pas trés facile à revendre d'occasion car on en trouve un grand nombre sur toutes les foires à la photo.
Peut-être que le temps passé à essayer de faire tenir le film aux endroits prévus, à nettoyer la vitre entre les rails, etc. est à l'orgine de ces reventes. J'ai moi aussi acheté ce type de matériel avant d'utiliser un simple morceau de vitre.
Quoi qu'il en soit et que vous utilisiez vous devriez obtenir une planche-contact plus ou moins comme celle-ci :

Développement et tirage - Jean Turco Développement et tirage - Jean Turco

Je rajoute, personnellement, une étiquette avec quelques références pour faciliter le classement
C'est sur cette planche et au moyen d'une loupe à négatifs, (achetez en une bonne ou pas du tout et dans l'attente de posséder cette loupe, utilisez votre objectif de 50 mm ouvert à fond qui la remplace avantageusement)

Développement et tirage - Jean Turco

Dans cette phase n'hésitez pas à griffonner sur la feuille, à refaire des cadrages etc. car, lorsque vous aurez examiné plusieurs films, seules ces notes vous permettront de retrouver facilement le cliché qui vous semblait meilleur, surtout si vous avez fait 10 ou 15 films au cours de la séance de pose.
Si,sur un film de 36 ou 38 vues vous avez une photo qui vous plaît vraiment , c'est un bon résultat, deux c'est très bien; Trois c'est exceptionnel et révèle que vous étiez, votre modèle et vous, particulièrement en forme lors de la séance.

 

Une fois la sélection effectuée sortez votre négatif de sa feuille de protection, feuillet cristal, acétate ou simple feuille des papier, et examinez-le soigneusement car s'il comporte des points, éraflures, des traces de séchage, voire vos empreintes digitales, c'est d'une part que vous n'avez pas suivi mes premiers conseils et, d'autre part, que vous allez perdre beaucoup de temps pour réaliser une image présentable. Vous gagnerez du temps en choisissant, si ce cas se présente, une autre négatif et en essayant de relaver celui qui pose problème pour une utilisation ultérieure.
Nota Bene : Il n'est pas acceptable de présenter à d'autres qu'à vos parents et amis les plus chers et compréhensifs, une image sur laquelle se trouvent les traces de tels incidents à moins, et encore, qu'il s'agisse d'un document exceptionnel développé sous une tente dans un campement de fortune, en Amazonie ou au Guatemala lors d'un passage d'un cyclone.
Vous voilà donc avec le négatif en main, prenez en soin car c'est de lui que dépend votre image et évitez de le frotter avec les doigts ou, pire, sur les bords du passe-vues.
Les plus attentifs auront noté que celui que je vous présente n'a rien à voir avec la planche contact, c'est vrai mais cela n'a pas une grande importance.

Développement et tirage - Jean TurcoTout étant impeccablement propre, négatif, passe-vue, objectif, allumez l'agrandisseur; vous obtenez la projection de ce négatif sur le margeur dans lequel vous aurez placé une feuille de papier de même épaisseur que celle que vous allez utiliser. Réglez le point, faites vos marges et bloquez le tout car la séance commence. Un vérificateur de mise au point du type "Scoponet" est pratique car il permet de faire avec précision le point sur le grain du film. Cet accessoire qui coûte neuf environ 300 francs s'achète six fois moins cher d'occasion à la foire à la photo de BIEVRES ou autres foires spécialisées.

 

Placez une feuille d'essai sur le margeur; je préfère et vous conseille de faire comme moi, utiliser une feuille d'essai de la taille du tirage : trop petite la bande d'essai ne permet pas, bien souvent, de se rendre compte du résultat car elle ne couvre qu'une zone limitée et il faut la refaire, l'économie réalisée en coupant des bandelettes de papier est donc très limitée.
Utilisez un papier de gradation normale ou le filtre multigrade n° 2, diaphragmez un peu et réglez votre compte-pose sur une valeur que vous allez multiplier, 3 secondes par exemple.

Développement et tirage - Jean Turco Avec un morceau de carton, un couvercle de boite à papier est tout-à-fait indiqué, vous allez découvrir au cours d'expositions successives toute la feuille posée sur le margeur en faisant des bandes de 3 à 4 centimétres de large qui vous donneront un temps de pose chaque fois supérieur de 3 secondes.

La lecture de cette image, développée à fond, va donner le temps de pose de base, entre 12 et 15 seconde pour cet exemple.

 

Nota Bene : Il est très important de développer le papier à fond en respectant temps et température donnés par le fabricant pour, d'une part, en tirer le meilleur parti et, d'autre part, pouvoir répéter l'opération avec un résultat identique.
Ce tirage d'essai va également vous permettre de déterminer quelle gradation de papier vous allez utiliser en fonction du résultat obtenu et de celui désiré.
Si votre tirage est trop doux passez à la gradation supérieure, s' il est trop dur descendez d'une ou de deux gradation etc., les filtres d'une demie-valeur sont parfois suffisants dans le cas d'un papier Multigrade.

Développement et tirage - Jean Turco

La mise au point des papiers Multigrade est un progrès fantastique car ces papiers permettent de varier sur une même image la gradation du papier, Sur cette photo des péniches et du pont de Bir Hakeim, par exemple, photo réalisée avec un autofocus, certaines zones sont exposée en doux 0 et d'autres en normal 2.

Développement et tirage - Jean Turco

Je fais référence au papier Multigrade d'Ilford parce que je l'utilise et le connais mais il est probable que celui des autres marques tels que le Multicontrast d'Agfa ou le Polycontrast de Kodak permettent les mêmes réglages.

Une fois déterminés le temps de pose de base et la gradation du papier à utiliser, nous allons pouvoir passer au tirage proprement dit.

Il y a plusieurs façons de tirer un négatif, toutes correctes, car entre en jeu maintenant la sensibilité du tireur et l'idée qu'il se fait de l' image finale.
Lorsque le photographe tire lui même ses négatifs le problème n'existe pas car il sait ce qu'il désire obtenir et il va doser les effets au fur et à mesure des essais. En revanche, s'il donne ses négatifs à traiter il importe que le tireur connaisse bien le photographe afin de pouvoir obtenir un rendu qui soit carractéristique de son style.
Il est facile en effet de reconnaître les images de NEWTON, SALGADO, BAURET, SIEFF, CLERGUE, AVEDON et autres. car elles sont marquées, signées en quelque sorte, non seulement par le choix des modèles, la composition et la technique de prise de vue mais aussi par la façon dont elles sont tirées.
L'examen du négatif projeté sur le plateau de l'agrandisseur et de la bande d'essai demande un peu d'attention car c'est lui qui va permettre de déterminer quelle zone et quel temps de pose serviront à l'exposition de base et au déroulement des opérations de masquage.

Nota Bene : A mon avis aucune image ne peut être tirée sans un masquage, même minime, mis à part peut être celles de quelques inconditionnels de la technique mise au point par Ansel ADAMS, inventeur et maître incontesté du Zone System, un des rares - voire le seul - photographe à maîtriser avec génie une technique qui n'a de véritable utilité que dans le format 8 pouces sur 10, ce qui représente, pour ceux qui ne traduisent pas instinctivement les inches en pouces puis les convertissent instantanément en centimètres, à des négatifs de 20 cm sur 25.
D'où l'appellation : chambre 20-25 qui ne désigne pas, comme le pensait mon dernier modèle, le mobilier de chambres à coucher fabriqué dans le premier quart du siècle dernier..
Le choix des zones et temps de pose étant terminé va alors commencer le tirage avec masquage.

Cette opération consiste à exposer plus ou moins longuement certaines parties du papier en fonction de l'effet recherché.

Développement et tirage - Jean Turco

Certains utilisent pour ce faire des masques découpés dans du carton. Je préfère personnellement masquer avec les mains.
J'utilise néanmoins, car il n'est pas facile de faire autrement, des masques en papiers pour affaiblir des zones placées au centre de l'image, qui ne comportent pas de lien avec les bords, les yeux par exemple qui seront exposés 3 ou 4 secondes de moins que le reste du visage.
Ces masques sont réalisés avec un fil de fer d'une vingtaine de centimètres de long, le plus fin et le moins droit possible au bout duquel est fixé un petit morceau de papier découpé à la forme et à la dimension désirées.

Le fil de fer se vend par petits rouleaux au rayon bricolage des grands magasins ou dans les quincailleries; pour le papier du masque, j'utilise deux étiquettes autocollantes avec lesquelles je forme un sandwich qui emprisonne le fil et que je déchire ensuite à la bonne forme.Il est préférable d'éviter des coupes au ciseaux, trop précises, qui peuvent faire plus facilement remarquer le masquage. Cet outil étant peu onéreux il est bon et utile d'en préparer plusieurs modèles de tailles et formes différentes car il s'utilise assez fréquemment. Cette utilisation demande un peu de savoir faire afin qu'elle ne se remarque pas en créant une trace sur l'image. Ce n'est pas vraiment compliqué mais demande un peu de méthode.

On place donc ce masque pendant l'une des expositions de la zone comprenant celle à affaiblir, à mi-chemin entre l'objectif et la feuille de papier, plus on se rapproche de la feuille de papier et plus le dessin du masque est petit et précis, puis, lors de l'exposition on le manoeuvre en permanence en tournant autour de l'image afin que l'ombre du fil ne se marque pas sur le tirage. Ces retouches permettent de diminuer l'exposition pendant quelques secondes au cours de l'exposition principale d'un visage, par exemple, dont on désire éclaircir les yeux, sur un revers de vêtement ou une touffe d'herbe dans un paysage.

Afin de mesurer le temps de masquage et de pouvoir ainsi le reproduire fidèlement, je compte mentalement le nombre de secondes pendant lesquelles il est actif.

Une petite astuce pour arriver facilement à doser le temps d'une seconde consiste à prononcer après son chiffre un mot de quatre syllabes, personnellement j'ajoute suivant mon humeur, agrandisseur, crocodile ou Claudia Schiffer ce qui est plus plaisant que mâchicoulis ou sybarite et donne par exemple : un agrandisseur, deux agrandisseurs, trois agrandisseurs etc.

Essayez, c'est assez précis. (Un conseil : si celle qui partage votre vie se prénomme Anne Sophie, préférez son prénom à celui de Claudia Schiffer car il arrive qu'en comptant mentalement on murmure ces mots clefs et cela est susceptible de préter à confusion - notez que dans ce cas, votre soirée et les projets de calins ayant été gravement compromis, vous pourrez vous donc vous consacrer au labo sans aucune arrière pensée perturbatrice.

Pour en revenir au masquage, j'utilise donc les mains comme caches et je n'y trouve que des avantages car il est possible de créer ou de modifier instantanément et pendant l'exposition toutes les formes qui s'adaptent à l'image sans devoir chercher et recouper des morceaux de papiers ou de carton qui encombrent inutilement les plans de travail.

Comme pour l'outil précédemment décrit, il importe, lors de l'exposition, de bouger légèrement les mains dans un mouvement régulier et sur un espace de 2 ou 3 centimetres, de façon à créer un dégradé qui rendra l'opération de masquage moins visible.

J'ai pris comme exemple ce portrait de Térésa sur lequel le masquage est pratiquement invisible bien qu'il existe et comporte plusieurs passages.

 

Développement et tirage - Jean TurcoExposition n° 1
.
La zone choisie pour être la base du tirage est celle qui est la plus transparente sur le devant du corps. L'exposition de base sera donc nommée 1. Elle pourrait être, comme dans l'exemple et selon l'agrandisseur, le diaphragme choisi pour son objectif, la puissance de sa source de lumière d'environ 12 secondes pour une ouverture de 8
Il est préférable de noter les masquages en portions ou multiplications d'une valeur de base car, ainsi , lors d'un retirage et sur quelque autre agrandisseur que se soit, Il est plus facile de retrouver immédiatement ses réglages
( Je conserve pour chaque image une feuille de tirage sur laquelle sont indiqués les masquages utilisés)

 

 

 

Développement et tirage - Jean TurcoExposition n° 2
.
Il est facile de créer avec les deux mains ce type de masque, essayez cependant, sous filtre inactinique, de le réaliser avant d'exposer et mémorisez la position avant d'allumer l'agrandisseur.
Un interrupteur à pied est pratique mais n'est pas obligatoire car, dans le cas qui nous intéresse la pose n'est qu'une fraction du temps d'exposition qui est réglé une fois pour toute la série sur le compte-pose.
Ne modifiez pas le temps sur ce dernier, à la fin de l'exposition masquée, c'est à dire 6 secondes dans l'exemple, cachez simplement la lumière de l'objectif avec la main.

 

 

Développement et tirage - Jean TurcoExposition n° 3
.
J'ai rajouté deux paires de secondes ou 4 crocodiles sur le bout d'épaule qui avait pris trop de lumière. Là encore, c'est avec les deux mains que ce masque a été réalisé.

 

 

 

 

 

 

 

Développement et tirage - Jean Turco Développement et tirage - Jean Turco Développement et tirage - Jean Turco
Exposition n° 4
Puis j'ai fait "monter" la densité de chaque coté du buste. Le masque étant constitué par la main de profil.
Exposition n° 5
J'ai rajouté ensuite une exposition sur le vêtement. Cette fois le masque est réalisé avec la main à plat
Exposition n° 6
Pour terminer j'ai ré-exposé les angles et le haut de l'image, au dessus de la tête, Le masque est constitué par la main fermée.

 

Développement et tirage - Jean Turco

Toutes ces opérations ont pris deux à trois minutes et ont donné ce schéma d'augmentation de l'exposition. D'autres images demandent moins d'opérations mais dans pratiquement tous les cas une petite intervention de masquage augmentera l'intérêt de vos images.

 

C'est ce masquage qui fait la différence entre une image donnée à tirer chez votre marchand de matériel photo préféré et celle que vous pouvez tirer vous même avec un minimum de frais, soit chez vous, soit dans un photo-club, soit dans un labo de location ou de prêt, ou alors, mais le prix sera plus élevé ( voire assez élevé) , que vous ferez "travailler" par le "tireur" d'un labo spécialisé ou pro.

Je suis absolument certain que dans vos négatifs se trouvent des images que vous ne reconnaîtriez pas et qui feraient renaître sans aucun doute le plaisir que vous avez eu à les faire si elles étaient tirées ainsi.

 

 

 

En savoir plus sur l'auteur de cet article...

Photophiles remercie Jean Turco auteur de ce texte, qui vous présente, à partir d'un cas concret, un ensemble complet de conseils techniques sur la réalisation de portraits. N'hésitez pas à visiter son site Internet www.jeanturco.fr sur lequel vous découvrirez d'autres conseils et de magnifiques images.

Jean Turco a publié deux ouvrages aux éditions Pearson :



L'art de l'éclairage
La photo de nu
www.pearson.fr/catalogue/photomultimedia/

Né en 1948 , Jean Turco occupe son adolescence à photographier la vallée de Chamonix où il habite, Il passera sa vie professionnelle à poursuivre des jeux qui le divertissaient enfant et visitera à cette occasion quelques grandes et lointaines capitales de pays exotiques dont il dégustera avec autant de plaisir la cuisine locale et les paysages.
En 2000 il décide de se consacrer à temps complet à la photographie. Il partage maintenant son temps devenu libre entre le Friul italien et la région parisienne où il anime des ateliers de nu académique, de nature morte et de portrait. Il expose deux ou trois fois par an, vend des tirages et réalise de plus en plus d'images privées pour des amateurs de portraits ou de nus, principalement en noir et blanc et à la chambre 20x25.


Président de l'association @rtis : http://www.artis.asso.fr
Membre Artfine : http://www.artfine.com
Site personnel : www.jeanturco.fr

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